Je hais les smileys.

Je me demande vraiment qui a pu avoir une idée aussi saugrenue. C’est un attentat contre l’intelligence, un assassinat des belles lettres, l’abaissement ultime de nos capacités d’expression.

Réduire l’expression de nos sentiments à un pictogramme caricatural ne nous honore pas. Abaisser nos sentiments au même rang qu’un panneau indiquant les toilettes ou la proche station de métro revient à leur accorder le même degré de considération.

Certes, on s’est tous faits piégés, attirés par l’attrait de la nouveauté et par le caractère ludique de ces petites formes amusantes. Mais les considérer comme un outil d’expression courante alors que tant de mots nous tendent les bras pour exprimer la nature profonde de nos sentiments me confond. Plutôt que d’exhiber un sourire béat, utilisons toutes les subtilités de notre belle langue afin de rendre compte de notre véritable sourire, celui qui nous éclaire de l’intérieur.

S’il n’était pas encore plus idiot de les interdire, je le déclarerai d’inutilité publique, je les inscrirai au ban de la vindicte littéraire, les dénoncerai à la société de protection des belles lettres, ou les inscrirai sur la liste  noire de l’académie française. Soyons confiants, le monde finira par ouvrir les yeux et les bannira simplement en ne les utilisant plus.

Tant pis pour les récalcitrants, je les plains. Ils ne mesurent pas ce qu’ils perdent !