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Christophe Crampette

Christophe Crampette
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25 octobre 2012

Accomplir un acte utile

Chaque matin où je me réveille depuis 4 ans, fait de la journée qui commence un don à la recherche contre le cancer.

Si vous aussi voulez y participer, pour vous rendre utile ou parce qu'un jour aussi cela risque de vous concerner faites un don.

L'Institut Gustave Roussy de Villejuif peut se révèler un excellent choix.

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9 avril 2012

L'éternité

Quand je considère l’éternité, insignifiante dans son immensité, absorbée par l’intensité de ma vie,
J’aime à penser que l’espace s’enroule autour de moi pour mieux m’emporter vers une infinité de destinées.
Pourquoi alors que je suis le centre de mon univers, ne serais-je pas celui de toutes les possibilités ?
Existe-t-il une seule raison pour que les infinies possibilités de mon existence n’existent pas au delà de mes pensées ?
20 mars 2012

Il faut un ennemi pour donner au peuple un espoir.

Je suis intéressé à l’ordre moral du peuple russe et je ne désire pas que ce peuple dirige ses insatisfactions vers le tsar. Il leur faut donc un ennemi… L’ennemi pour être reconnaissable et redoutable doit être chez soi, ou sur le seuil de sa maison… Il leur faut un ennemi pour donner au peuple un espoir… L’identité nationale est la dernière ressource des déshérités. Or le sentiment de l’identité se fonde sur la haine, sur la haine de qui n’est pas identique. Il faut cultiver la haine comme passion civile. L’ennemi est l’ami des peuples. Il faut toujours quelqu’un à haïr pour se sentir justifié dans sa propre misère. La haine est la vraie passion primordiale…

Ces phrases sont extraites du livre « Le cimetière de Prague » d’Umberto ECO.

Elles ont immédiatement résonné à mes oreilles quand je les ai lues dimanche après-midi. Les mots du discours de Grenoble, la stigmatisation des roms, le doigt accusateur porté sur les musulmans procède totalement de cette logique.

Il ne faut pas que le peuple dirige sa rancœur vers le président, alors on lui fournit des ennemis pour qu’il puisse déverser son fiel. On lui donne un bouc émissaire pour mieux faire passer ses rancœurs.

A la fin du 19ème siècle, l’ennemi était le juif jusqu’à l’affaire Dreyfus, aujourd’hui c’est l’autre, pourvu qu’il soit différent. L’important n’est pas ce qu’il est mais simplement ce à quoi il peut servir. Qu’importe sa différence, l’autre n’est qu’un prétexte destiné à masquer d’autres problèmes.

Au vu de l’actualité, j’ai hésité à écrire ce texte car il serait pour le moins hasardeux de relier les massacres d’enfants à cette analyse. Néanmoins, ce climat est de nature à susciter le rejet, voire la violence chez les personnes trop heureuses de trouver un responsable à leurs propres malheurs.

L’histoire ne nous apprend rien. L’ambition, le mensonge, la manipulation mettent à bas toute notion de morale quand le pouvoir ou la domination sont en jeu. Il en a toujours été ainsi et rien ne semble nous indiquer que ça pourrait changer.

20 janvier 2012

Lejaby = symbole des dérives du libéralisme

L'entreprise Lejaby, fabricant de lingerie plutôt haut de gamme, vient de licencier plus de la moitié de son personnel et de délocaliser la totalité de sa production dans des pays low cost.

Ce qui est intéressant de noter, c'est que quand un soutien-gorge Lejaby est vendu en commerce 80 €, la part du coût du travail lié à sa fabrication est de 2 €.

Il est encore plus intéressant de noter que l'économie liée à cette même délocalisation se monte à 0,5 € par soutien-gorge.

C'est donc pour gagner 0,5 € par pièce produite qu'on va détruire des centaines d'emploi et plonger des familles dans la difficulté.

On a du mal à le croire, mais c'est la réalité du monde d'aujourd'hui.

Chaucun en tirera les conclusions qu'il voudra.

 

18 octobre 2011

Un président normal

Plus les observateurs observent la vie de Mr Hollande, plus il ressemble

à Mr Normal. Est-ce que tous les Français ont besoin d'un Mr Normal ?

Qu’est-ce qu’un Monsieur Normal ?

Un Monsieur Normal serait-il celui qui s’inscrit dans la norme ? La norme est communément comprise comme le reflet de la majorité.

En l’occurrence, Monsieur Normal serait notre propre reflet observé dans un miroir. Quoique. Cette formulation n’est pas tout à fait exacte.

En effet, la norme reflète une synthèse de ce que nous serions collectivement, une sorte de chimère censée représenter une idée de ce que nous serions,

si nous pouvions additionner nos images respectives pour en sortir une représentation moyenne convenant à tous. Le principe serait séduisant,

car nous pourrions chacun y reconnaître une part de nous même, mais nous y remarquerions également tout ce que nous ne sommes pas.

En fait, cette image de la norme reflèterait à la fois ce que nous sommes et ce que nous ne sommes pas, générant d’autant plus de frustrations que les manques constatés seraient censés nous manquer puisque constituant la norme.

Monsieur Normal serait donc une hallucination nous reflétant dans ce que nous avons de meilleur, mais également un miroir nous indiquant

tout ce qui nous manque. Il deviendrait ainsi à la fois le reflet rassurant de notre normalité et le réceptacle de nos frustrations. Rude emploi en perspective.

Maintenant, refléter la norme n’est sûrement pas une fin en soi pour chacun d’entre nous. Le problème est le suivant :ce qui n’est pas dans la norme est par définition anormal. Faut-il revendiquer l’anormalité ? Ne peut-on penser que chacun de nous est par nature anormal ?

Cela devient déconcertant, car la norme serait la somme des anormalités. Etre normal deviendrait donc anormal.

Pauvre M. Hollande, si soucieux de devenir M. Normal, le voici le symbole de l’anormalité.

Mais comme chacun par nature est anormal, il est normal d’envisager sous cet angle son anormalité.

Mais j’ouvre ici un autre débat, car si je commence à penser qu’il serait normal de...

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15 septembre 2011

L'infirmière

J’ai revêtu ma blouse, et fait disparaitre un peu de ma personne pour me
fondre dans la fonction. Les grisailles du quotidien et les noirceurs
enfouies s’évaporent dans la blancheur de l’uniforme. La garde peut
commencer.
La garde, garde-chiourme, garde malade, relève de la garde, quel terme
étrange pour marquer les limites de mon travail. Il faut que je garde le
patient, que je le regarde. Il doit garder ma confiance et je dois prendre
garde. Garde à vous, je dois suivre le protocole. En garde, le combat contre
la maladie commence.

J’entends son pas qui approche dans le couloir. Il est ferme et plein d’assurance,
parce qu’il se sent encore plus fort que la maladie. Il chuchote pour ne pas
réveiller les douleurs qui se sont atténuées. Il heurte le sol, accablé d’une
angoisse qui ne peut se dissiper. Il traine pour retarder un peu le
traitement qui l’accablera à nouveau.

Le voilà. Sa silhouette se dessine dans la porte. Il se tient droit, prêt à
affronter la vie et ses aléas. Il lance un bonjour jovial, mais sa voix
tremble. Ses épaules semblent se refermer d’avantage chaque semaine, lourdes
de ce qu’il ne parvient pas à exprimer. Son regard cherche un repère qui le
rassurera. Il attend, transparent, n’osant troubler la quiétude des lieux.

Je souris. Je vais être le réceptacle des douleurs, des angoisses, des
inquiétudes et des doutes. Je vais devoir rassurer, réconforter, apaiser et
tenter de soulager, alors il faut que je fasse bonne figure. Si je laisse
mes propres doutes et incertitudes transpirer, il en recueillera les
effluves. Alors je souris, pour lui offrir un peu d’espoir, pour partager un
instant de gaieté, pour lui signifier qu’il est le bienvenu et que je vais
prendre soin de lui.

Je prends de ses nouvelles. Je lui parle de sa famille, de ses centres d’intérêt.
Je parle du temps qu’il fait pour ne pas parler du temps qu’il reste. J’entrouvre
parfois la blouse pour laisser couler un peu de moi-même. Je ne dois pas
être seulement une machine à administrer des soins, il faut que j’existe
également. Mais je dois me protèger. Il ne faut pas que je m’attache, la
séparation sera encore une fois trop douloureuse.

Le rituel peut commencer. Je l’installe et ouvre le catalogue des gestes à
entreprendre. Questionnaire, pesée, urines, tension, pouls, fréquence
respiratoire… Les signes vitaux sont observés, estimés et considérés. Le
moral est apprécié. Le traitement peut débuter.

Voici venu le temps des maux et des soins. Dans l’île aux traitements, c’est
tous les jours le tourment. Ingurgiter, absorber, ingérer le remède qui
soulagera peut être mais qui assommera surement. Effets secondaires,
accessoires, indésirables mais inévitables, je dois oublier que pour soigner
il faut parfois détruire.

Si la photo est réussie, on continue le traitement, mais souvent le cliché
est voilé, le sujet a tremblé ou le négatif est surexposé. La douleur est
là, mais comment l’accompagner quand chacun a compris où mène le chemin
emprunté. Je suis là, mais je ne parle pas. Je sais que ma présence n’apportera
pas la réponse espérée, alors j’attends que la journée se termine pour ne
plus l’affronter.

La garde se termine. La blouse est tâchée de douleurs. Elle s’est alourdie
des peines et des tourments des patients. Il faut la laver pour qu’elle
oublie, la laisser pour redevenir la maman, l’épouse, l’amie qu’on attend
puis revenir et recommencer. Essayer de gagner une heure, un jour ou un
mois. Participer à la bataille et penser qu’on a pu être utile.

2 juillet 2011

Je l'attends

Qu’est-ce que je fais maintenant ?

Je l’attends.

Je savais qu’elle allait venir à ma rencontre.

La seule question était de savoir quand.

Comment me traversait l’esprit parfois.

 

J’aurais souhaité qu’elle vienne sans prévenir.

Une inconnue qui sonne à la porte alors qu’on n’attend personne.

La porte qui claque sans un courant d’air.

Je voudrais ne pas avoir à l’attendre.

 

Qu’est-ce que je fais maintenant ?

Je l’attends.

Mais plus je l’attends, plus elle fait mine de se refuser.

 

A quoi ressemble-t-elle ?

J’ai cru l’apercevoir, mais elle n’était encore qu’illusion.

Je la devine, incertaine et indécise.

Réalité impalpable mais promesse implacable.

 

Qu’est-ce que je fais maintenant ?

Je m’illusionne pour ne pas sembler l’attendre.

J’occupe le temps qui passe.

Je m’accroche à la réalité pour ne pas sombrer.

Je joue avec elle, mais je n’écris pas les règles.

 

Qu’est-ce que je fais maintenant ?

Je l’attends.

Elle n’a pas honoré son rendez-vous.

Je n’étais pas déçu, juste un peu contrarié.

 

Elle n’a pas dit quand elle reviendrait.

J’aimerais l’oublier mais je sais qu’elle tiendra sa promesse.

Un jour je souhaiterai qu’elle se dépêche.

Je préfèrerais néanmoins qu’elle me surprenne.

 

Qu’est-ce que je fais maintenant ?

Elle m’attend.

J’ai envie de la décevoir.

Je ne veux plus l’apercevoir.

 

Elle a rangé son impatience.

J’ai reposé mes bagages.

On attendra encore un peu.

2 juillet 2011

Superman est fatigué

Superman est fatigué.

Pourtant tout avait bien commencé.

Dès les premières années, chaque fois qu’une catastrophe menaçait la vie de pauvres innocents, quand d’odieux individus attaquaient de malheureux passants sans défense ou quand d’ignobles complots étaient ourdis pour menacer l’ordre, il intervenait. Il rattrapait les wagons du train qui menaçaient de tomber du pont. Il mettait hors d’état de nuire les  malfaiteurs de tous acabits. Il arrêtait les conspirateurs et les terroristes.

Certes, au fil des années, il avait fallu s’organiser. Lois Lane avait organisé un service d’urgence. Elle collectait les alertes et les transmettait à Clark Kent selon un planning judicieusement établi, afin de lui permettre d’enchainer un maximum d’interventions. Il volait ainsi toute la journée d’un site à l’autre, éradiquant au fur et à mesure le crime à Metropolis.

Le système était devenu si efficace, qu’il advint un jour que le crime avait totalement disparu. En effet, la probabilité de se faire alpaguer par Superman était devenue si forte que plus personne ne se risquait à enfreindre la loi. La vie était devenue calme et paisible à Metropolis.

Ce fut un peu plus compliqué de répondre aux imprudences et aux accidents, car malheureusement l’inattention et la distraction étaient toujours de mise. On pouvait même penser que les citoyens n’y prêtaient que peu d’importance tant la probabilité d’être sauvé par Superman était forte. On pouvait traverser la route sans regarder, se pencher par-dessus  le balcon ou même sauter de l’avion en ayant oublié son parachute, Superman était là pour nous sauver avant l’instant fatidique. Cela finit par devenir problématique.

Lois, inquiète de la fatigue liée à la suractivité de Clark, eut alors l’idée de développer des systèmes de prévention. Des airbags géants furent installés au pied de chaque immeuble, se gonflant instantanément lors de la chute d’une personne ou d’un objet dangereux d’un étage. Des systèmes de guidage automatiques des véhicules furent mis en service empêchant ainsi toute possibilité de collision. Bref, tout un arsenal visant à suppléer au manque d’attention de chacun fut bientôt si efficace que rien ne pouvait plus arriver.

Lois était très occupée, mais Superman, lui commençait à s’ennuyer. Il n’avait plus rien à faire. Certains jours, il en venait presque à regretter les temps anciens où, chaque jour, il se sentait utile en venant en aide à ceux qui en avaient besoin. Il tournait en rond dans le centre d’alerte, grignotant chocolats et pâtisseries pour occuper le temps qui lui semblait maintenant si long.

Un jour, un système d’alerte se dérégla obligeant Superman à une intervention d’urgence pour rattraper le pauvre hère qui s’étant penché trop en avant sur son balcon pour attraper un papillon, s’était retrouvé accroché par une bretelle dans le vide, menaçant à tout moment de s’écraser dans la rue en contrebas. Superman tenta alors d’enfiler son costume, mais il n’y parvint qu’avec grande difficulté en raison de l’embonpoint qui l’avait gagné. Il sauva le malheureux, mais au prix d’un costume qui s’était déchiré en plusieurs endroits lui conférant un aspect, il faut le dire, assez ridicule.

Lois, toujours prompte à assurer le bien-être de son promis, lui confectionna un nouveau costume, mieux adapté à sa nouvelle morphologie.

Elle était néanmoins inquiète de la tournure des évènements. Que faire pour occuper Clark ?

A Metropolis, c’était le calme plat ! Certes, dans d’autres cités le crime sévissait toujours. Lois y envoya Superman pour lui fournir une activité. Mais si effectivement le travail ne manquait pas, les soirées loin de Lois étaient longues pour Clark. Il grignotait toujours pour se sentir moins seul. Lois dut, à plusieurs reprises lui coudre de nouveaux costumes, mais la situation ne pouvait perdurer ainsi.

Lois eut une nouvelle idée. Elle conçut des robots, clones de Superman, qui, avec l’aide d’une petite dose de Kryptonite purent avantageusement remplacer Superman dans les cités où ils étaient installés. Clark s’aménagea une superbe salle de contrôle, d’où il pouvait suivre et diriger les activités des Superclones. Un confortable fauteuil installé sur des rails disposés en cercle lui permettait, en un instant, de se positionner devant un des innombrables écrans de contrôle. Clark naviguait ainsi d’un moniteur à l’autre, commandant son fauteuil pour faire face aux différentes situations.

Mais progressivement, il se produisit le même effet qu’à Metropolis. Le crime disparut et les citoyens  vivaient dans la plus parfaite quiétude. Il n’y avait plus rien à faire.

Lois était partie, lasse devenir en aide à quelqu’un qu’elle ne reconnaissait plus. Superman voulut alors se lever de son fauteuil, mais il pesait aujourd’hui 380 kg. Ca faisait plusieurs années qu’il n’avait plus posé le pied au sol. Il s’effondra et ne parvint alors pas à se relever.

Aujourd’hui, les super héros sont bien fatigués.

superman

11 novembre 2009

Nous sommes du bouillon, nous sommes Berlin.

Voici les paroles mémorables prononcées par notre vénérable président lors des cérémonies liées aux vingt ans de la chute du mur de Berlin.

On est stupéfait d'un tel amateurisme de la part d'une personne qui a construit toute sa carrière sur une stratégie de communication extrêmement élaborée.

Comment peut-il être possible de ne pas prendre quelques minutes pour s'assurer d'une bonne prononciation des mots qui se voulaient comme un hommage aux Berlinois.

Voilà comment un "Wir sind Brüder, wir sind Berliner" se transforme par la grace d'une incompétence rare en "Wir sind Brühe, wir sind Berlin".

Ridicule, il n'y a pas d'autre mot.

Ridicule également la mégalomanie du personnage qui tente de réécrire l'histoire en sa faveur. La tentative était bien jouée, la mémoire a d'ailleurs peut être embelli la réalité, mais faire croire qu'on avait pressenti la chute du mur pour se précipiter à Berlin est un monument de manipulation. Le plus grave est de s'enferrer dans le mensonge alors que les témoignages et les reportages de l'époque indiquent tous la présence de Starko à Berlin, mais le 16 novembre. Rien d'indigne là dedans, il est louable de constater qu'il ait trouvé important de s'y rendre. Mais il est pathétique d'essayer de défendre envers et contre tout la gaffe sur la date. C'est indigne de la part d'un président.

On peut être légitimement inquiets de la façon dont on est dirigés. La même désinvolture prévaut-elle dans les décisions qui engagent l'avenir du pays ?

Je plains sincèrement les militants UMP obligés de défendre des mensonges ou des positions intenables : le prince Jean, l'expulsion des afghans, Starko sauveur du monde

Ne parlons pas du droit opposable au logement qui ne s'applique pas, de la TVA sur la restauration qui servira essentiellement à remplacer plus vite le 4x4 du patron de bistrot, du plan d'action sur les SDF qui s'appliquera à partir d'avril 2010 (et oui après l'hiver), du bouclier fiscal, des heures sup exonérées, de la privatisation de la poste, des cadeaux aux banques, de la sécu qu'on fait exploser, de l'école qu'on asphyxie... la liste est longue. Le réveil sera douloureux et la gueule de bois redoutable.

bouillon

2 octobre 2009

Vélo volé

Au cours du mois de juin dernier, mu par une impérieuse nécessité d’accélérer ses déplacements ou bien alors fasciné par la possession d’un objet appartenant à un des directeurs de l’école de cirque auquel il voue une admiration sans borne, un stagiaire de la structure a jugé nécessaire de subtiliser un vélocipède m’appartenant.

Non pas que j’y attachasse une valeur sentimentale particulière, mais j’avoue qu’il m’était agréable de l’utiliser depuis plus de douze ans. Tout d’abord interloqué par l’incongruité de ce larcin de bas étage, je pris alors la décision de remplacer l’engin dérobé.

Quelle ne fut ma surprise de constater ce jeudi  la réapparition de l’engin, innocemment déposé au garage à vélo. Guettant les utilisateurs potentiels au cours de la journée, il ne nous a malheureusement pas été possible d’identifier le valeureux cycliste, ce dernier ayant lâchement abandonné l’objet de son larcin sur les lieux même de sa forfaiture.

Je pourrai penser, pour me rassurer sur la nature profondément positive du genre humain, que pris d’un irrépressible remords le taraudant tout l’été, le malandrin n’ait pu trouver d’autre solution pour apaiser sa conscience que de restituer l’objet de son égarement passager, soulageant ainsi sa crainte d’être irrémédiablement voué aux gémonies du jugement qui le guettera un jour.

J’aurai plutôt tendance à croire qu’au-delà de toute morale son inconscience aille jusqu’à revenir gaillardement sur son destrier de métal, bravant ainsi toute considération éthique. Don Quichotte de la bicyclette, Arsène Lupin du rayon de vélo, son courage n’a d’égal que son intelligence. Disciple de Proudhon, exécrant le principe de la propriété individuelle (chez les autres), il s’empare sans scrupule de ce qui peut lui servir faisant fi de l’existence d’autrui.

Néanmoins, je suis heureux d’avoir retrouvé mon vélo.

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14 août 2009

Le combat cessa faute de combattants

Et le combat cessa faute de combattant.

Le Cid (Corneille)

On parle souvent de combat dans la relation qu’un individu entretient avec son cancer, alors que pour les autres maladies ce terme est très rarement employé.

Dans mon cas, et selon ma propre expérience, il me semble vraiment peu approprié. C’est pourquoi, j’ai trouvé que la phrase que Rodrigue prononçait dans le Cid me semblait particulièrement illustrer mon propos.

Le combat indique généralement un affrontement entre des personnes ou des groupes de personnes, mais dans son sens figuré, il peut également signifier une opposition ou une lutte contre quelque chose.

Dans le cas général d’une atteinte par un carcinome (c’est pour éviter aux superstitieux de frissonner d’effroi chaque fois que je prononce le mot cancer, tabou sociétal de premier ordre), la maladie n’est pas causée directement par l’intervention d’un agent pathogène extérieur. Il ne s’agit ni de microbes, ni de virus ou de quelconque bactérie qui serait venus subrepticement pervertir le bon ordonnancement de notre organisme, mais d’une transformation propre de l’organisme lui-même. Pour des raisons qui nous échappent souvent (si on les connaissait on pourrait envisager des stratégies thérapeutiques mieux adaptées), mais souvent favorisées par des facteurs exogènes (tabac, alcool, pollution…), certaines cellules de notre corps se transforment (elles subissent en général une mutation génétique) et perdent leur spécificité (les cellules sont spécialisées dans certaines taches et en se reproduisant engendrent de nouvelles cellules qui exerceront les mêmes fonctions). Une série d’évènements impliquant diverses mutations génétiques successives provoque cette transformation. Ces cellules perdent toute fonction utilitaire et ne semblent avoir comme unique attribution que leur reproduction. Elles prolifèrent alors sans aucun contrôle et peuvent grossir pour alors former une tumeur.

Le problème est alors que les mécanismes habituels de l’organisme visant à se défendre contre les agressions n’agissent pas. En effet, les cellules cancéreuses étant issues de notre propre organisme, elles ne sont pas détectées comme potentiellement dangereuses pour celui-ci. En effet, notre organisme n’a heureusement pas pour fonction de s’autodétruire. Elles peuvent donc proliférer en toute impunité. Notre corps s’autodétruit et se regarde faire.

C’est très troublant de s’imaginer que ce qui m’affecte est une part incontrôlée de moi-même. C’est pourquoi le mot « combat » me gêne, car je ne lutte pas contre moi-même. Je ne suis pas en guerre contre mon propre corps, ce serait absurde. Je pense qu’il serait plus adéquat de parler du rôle d’accompagnement du malade dans son traitement. Le combat est mené par le médicament, quand il existe, le malade l’accompagne et résiste aux difficultés annexes souvent associées au traitement. Il est d’ailleurs amusant dans ce cas de parler « d’effets secondaires » quand on n’est même pas sur qu’il y a des effets primaires. On devrait même plutôt parler de résistance, car bien souvent ces effets sont dévastateurs pour l’organisme, induisant des conséquences bien plus pénibles sur le moment que la maladie elle-même. On accepte de payer un prix élevé en espérant obtenir quelques bénéfices.

Quand je parle d’un prix élevé, c’est là bien plus qu’une image. Je pense souvent en voyant des personnes fumer que si elles pouvaient prendre ma place quelques heures, elles seraient définitivement sevrées de leur addiction. Quoique, étant non fumeur, je me fourvoie peut-être dans cette analyse un peu simpliste de la psychologie du dépendant tabagique. Certes les vomissements, les douleurs ou les désagréments physiques divers peuvent être aisément partagés et compris par tous, car chacun a à un moment ou un autre de sa vie ressenti un de ces symptômes à l’occasion d’une maladie bénigne, mais la véritable difficulté provient de la transformation physique associée. Perte de poids, changement d’appétit, modification des perceptions sensorielles (goût, odorat…), fatigue, diminution des capacités physique, transformation du corps, difficultés respiratoires sont autant d’évènements qui viennent bouleverser le rapport quotidien à mon enveloppe corporelle. D’un instrument habituellement au service de ma volonté, il devient le centre de toutes mes attentions, l’objet involontaire de mes préoccupations. On ne pense d’habitude pas à son corps car il exécute fidèlement ce qu’on lui demande, il joue son rôle d’exécutant. C’est une machine ultra perfectionnée qui nous permet de nous réaliser. Et là brutalement, le corps devient l’objet. Il monopolise l’attention et conditionne les possibilités d’action à ses capacités de l’instant. On devient autocentré, à l’écoute permanente des signaux qu’il envoie car ils nous signifient sa modification. Je pense que si la situation se stabilisait ainsi, on finirait par s’y habituer et par s’adapter à ses nouvelles capacités, mais en la situation actuelle, il monopolise la totalité de l’attention bouleversant ainsi le rapport à l’intellect. Ce n’est pas un combat, c’est un bouleversement du rapport de l’esprit au corps. La maladie, qu’on sait n’être qu’une part de soi même, devient première, balayant toute autre préoccupation. L’esprit est occupé ou préoccupé plutôt et se trouve moins disponible pour sa fonction réflexive habituelle. Il faut lui faire violence pour tenter de retrouver son équilibre habituel. Ce n’est pas un combat contre la maladie, mais une lutte de l’esprit avec le corps  pour lui permettre de conserver ce qui fait son humanité, c'est-à-dire sa capacité de raisonnement.

Je suis en résistance pour continuer à exister.

Sumo

20 juin 2009

Une fable ?

Qu’entends-je ? Qu’ouïs-je ? Non, c’est impensable, inimaginable ! De telles assertions dépassent l’entendement ! Elles émanent certainement de quelque esprit dérangé parsemant encore les rangs de la magistrature en ayant échappé au contrôle de la bonne société française traditionnelle sur les facultés de droit. Y penser, c’est déjà lui accorder un crédit. L’envisager comme une possibilité supposerait considérer comme acceptable l’idée même d’une faiblesse, d’un défaut.

Il a pourtant du prévu, tout organisé. La presse n’a plus besoin d’être muselée, elle lui doit trop et s’organise elle-même pour ne pas lui nuire tout en maintenant l’illusion de l’indépendance. Les préfets sont sous pression, la mutation les guettant pour la moindre insuffisance d’excès de zèle. Les procureurs compétents ont vu leurs mérites reconnus et obtenus les récompenses méritées. L’organisation de la débandade de l’opposition a fonctionné encore mieux que prévu.

Mais là, se faire prendre par la patrouille pour une sombre affaire de financement de la campagne de Balladur, c’est trop injuste. C’était avant qu’il ne change, ça ne devrait pas compter. Il y a prescription !

Heureusement, il a prestement réagi, déclarant avec décontraction et humour aux journalistes présents à Bruxelles que ce n’était qu’une fable. Il s’est même permis de suggérer que si un braquage avait lieu, il ne faudrait pas manquer de le soupçonner. Il est toujours bon de mettre les rieurs de son côté.

Une fable ? Une fable, n’est-ce pas une sorte de poésie mettant en scène des animaux ? Je ne comprends pas bien le rapport. Si je me souviens bien, il s’agit souvent d’un texte métaphorique visant à mettre en valeur une morale. Si cette histoire est une fable qu’elle en est donc la morale ?

·         Tel est pris qui croyait prendre.

e

·         Chassez le naturel, il revient au galop.

Jamais vous n'en serez les maîtres.
Qu'on lui ferme la porte au nez,

Il reviendra par les fenêtres.

·         Faute de reculer, leur chute fut commune ;
Toutes deux tombèrent dans l'eau.
Cet accident n'est pas nouveau
Dans le chemin de la Fortune

·         A l'œuvre on connait l'artisan

·         La ruse la mieux ourdie
Peut nuire à son inventeur ;
Et souvent la perfidie
Retourne sur son auteur.

·         Chacun a son défaut où toujours il revient : honte ni peur n'y remédie.

·         La raison du plus fort est toujours la meilleure.

·         En toute chose il faut considérer la fin.

e

·         Le peuple s'étonna comme il se pouvait faire
Qu'un homme seul eut plus de sens
Qu'une multitude de gens.

Fables

18 février 2009

Il ne faudrait jamais douter de la nature humaine

Il y a quelques jours, allant conduire ma fille à l’école, je bute devant chez moi sur un véhicule garé les 4 roues sur le trottoir empêchant ainsi tout passage de piétons.

Pour ceux qui ne connaissent pas mon domicile, j’habite l’ancien logement de fonction de l’école, situé sur le même trottoir que celle-ci. Ainsi, c’étaient tous les parents qui accompagnaient leurs enfants à l’école qui se voyaient obligés d’emprunter la route à la place du trottoir dans la pénombre et l’air gelé du matin.

D’habitude, vers 8 h 20, en raison du peu de places disponibles, le trottoir recueille une ribambelle de véhicules garés à cheval sur celui-ci, ménageant ainsi le passage pour les piétons et le stationnement au plus près de l’établissement pour les allergiques à la marche à pied.

Constatant la gêne occasionnée, j’en fis la remarque au conducteur, qui avait laissé sa fenêtre ouverte pour mieux limiter l’intoxication de ses poumons pendant que sa femme se chargeait de la corvée de déposer son enfant à l’école.

Celui-ci, visiblement offusqué par l’outrecuidance dont je faisais malencontreusement usage, me fit savoir tout le mépris que je luis inspirai par une remarque dont la profondeur me laisse encore perplexe : « Arrête de me casser les couilles ».

Protégé par l’habitacle d’un véhicule devant signifier pour lui l’extension de sa masculinité, il voulut, je pense m’indiquer qu’imaginer que son véhicule puisse constituer une gêne quelconque revenait à pouvoir penser que sa virilité put être prise en défaut. De plus, le tutoiement alors utilisé avait pour objet de m’indiquer la supériorité supposée de sa personne dans un rapport d’utilisation d’une force pouvant servir à clore le conflit naissant.

Peu intimidé, je réitérai ma requête avec toute la politesse de rigueur requise en cet instant afin de veiller à ne pas réveiller la bête qui semblait sommeiller dans mon interlocuteur.

Il m’asséna alors un second « Arrête de me casser les couilles » assorti d’un ton légèrement menaçant. Sentant le basculement irréversible en train de s’effectuer dans son cerveau reptilien, je bredouillai une dernière phrase et décidai d’abandonner le champ de bataille. Néanmoins, ayant effectué quelques pas, j’entendis un moteur démarrer et constatai, non sans une certaine surprise, que Neandertal semblait avoir perçu quelques bribes de mon argumentation et entrepris de quitter sa place de stationnement.

Il ne faudrait jamais douter de la nature humaine.

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15 février 2009

Trahison

On a beaucoup parlé ces derniers temps des trahisons de Besson ou de Kouchner, passés des idéaux socialistes aux sirènes dorées du sarkozisme.

Certes ils ont bien volontiers cédé au chant des sirènes, mais ont-ils pour autant vendu leur âme au diable ? La damnation de Faust les guetterait-elle sitôt leur forfait accompli ?

Non, car il faudrait pour celà qu'ils aient des convictions et une morale.

Une part non négligeable de nos hommes politiques n'est pas attachée à des idées ou des idéologies qui vaudraient la peine de mourir l'urne à la main, mais est surtout préoccuppée par une carrière et des postes qui garantissent l'illusion d'un pouvoir qu'ils sont amenés à partager. La doctrine importe moins que le poste. L'ambition l'emporte sur l'amour propre.

Besson fait partie de cette catégorie. Il n'a rien trahi, car il n'a pas de convictions. Socialiste, il écrivait un pamphlet contre Sarkozy, ministre d'ouverture, il a joué le rôle du bon élève plus à droite que ses confrères. Le voici aujourd'hui ministre de l'identité nationale et de l'immigration, montrant plus de zèle dans la fonction que Brice Hortefeux lui-même. Nul doute que si demain les culs de jatte arrivaient au pouvoir, il manierait les béquilles mieux que quiconque. La morale ne vaut que si le pouvoir l'accompagne.

Beaucoup sont comme lui, simplement leurs voltes-face sont moins visibles car elles restent généralement dans le même camp.  Homme politique est pour eux un métier. Ils l'exercent au mieux de leur intérêt. C'est comme un commercial, qui changeant de marque de voiture la défendra avec le même zèle qu'il mettait à dénigrer ce même modèle précédemment. Qu'importe l'vresse, pourvu qu'on ait le flacon.

Alors il ne faut pas dénigrer M. Besson et ses congénères qui sont fidèles à une ligne de conduite guidée par leurs intérêts, mais on peut tout de même les mépriser pour le peu de cas qu'ils font de leur honneur.

Je suis fier d'être idéaliste, c'est sans doute pour celà que je n'ai pas fait de politique.

trahison

12 janvier 2009

Rétablir l'autorité du savoir

Notre cher président, spécialiste entre autres des questions d'éducation vient de déclarer pour justifier sa politique éducative qu'il fallait rétablir l'autorité du savoir.

Une nouvelle fois, il use d'une formule choc qui au fond ne veut pas dire grand chose.

Tout d'abord pour rétablir cette autorité, encore faudrait-elle qu'elle ait été établie un jour. En la circonstance, il établit un curieux amalgame entre la notion d'autorité et celle de savoir.

L'autorité, dans son principe initial reconnait à une institution ou un individu une supériorité de fait, qui ne demande ni à être mise en cause, ni à un devoir d'obéissance. L'autorité reconnait une place naturelle, "dans l'ordre des choses" sans qu'on ait besoin pour la faire reconnaître de recourir à la violence ou la coercition. Le simple fait de vouloir la rétablir interroge à juste titre sur sa légitimité.

Quand aux savoirs, qu'il ne faut pas confondre avec les connaissances leur conférer une autorité semble en contradiction profonde avec leur nature même. En effet un savoir se construit, il ne se transmet pas. Chaque individu, enrichi des expériences singulières issues de son vécu, de l'enseignement reçu assimile et intègre des connaissances pour mieux construire des savoirs qui lui seront propres. Ils ne constituent pas le résultat d'une transmission, mais sont le fruit d'un cheminement personnel. Alors oui dans ce cas, ils font autorité pour la personne qui les a construit.

Une nouvelle fois, nos élites détournent le vocabulaire pour mieux justifier leur entreprise de démolition de l'intelligence et de la curiosité. L'objectif est bien entendu de restreindre et limiter les savoirs à une somme de connaissances qu'on s'efforcera de faire ingurgiter à des bataillons d'élèves sommés de ne plus réfléchir (pour celà on reduira le temps de l'école propice à ces activités malfaisantes). L'autoritarisme se substituera rapidement à l'autorité. Les policiers viendront de plus en plus souvent aider les chefs d'établissement dans leur tâche difficile. Les moyens diminueront et les dispositifs d'aide disparaitront pour mieux stigmatiser dans quelques années cette maison qui décidemment ne fonctionne pas malgré toute l'attention qu'on lui porte. Il sera alors temps de procéder à la grande opération de privatisation de l'éducation nationale avec un service public chargé de colmater les brêches éducatives des populations les plus défavorisées, un secteur privé lucratif et florissant et des classes moyennes contraintes de s'endetter pour assurer à leur progéniture des conditions d'éducation pouvant leur laisser espérer de ne pas régresser dans l'échelle sociale.

Triste début d'année pour l'intelligence.

autorit_

7 janvier 2009

Le modèle social français est obsolète

Ce slogan de la campagne présidentielle a permis comme beaucoup d’autres sentences clinquantes et racoleuses d’assurer l’élection de notre président. Partant d’observations partielles et accommodantes, on se sert de ces raccourcis de pensée pour justifier une politique de réformes régressives et contre productives. L’absence de moyens de l’état comme excuse suprême assénée à longueur de journaux télévisés permet de faire passer dans une opinion tétanisée par les mauvaises nouvelles l’idée que la régression sociale est indispensable.

Mais quels en sont les véritables buts ? Tout d’abord fragiliser les salariés pour leur faire accepter de nouvelles régressions qu’ils considèreront comme indispensables et surtout encore augmenter les revenus du capitalisme financier en réduisant au plus bas les charges sociales. L’objectif clair du gouvernement actuel est d’appauvrir et de fragiliser la classe moyenne en réduisant tous les mécanismes collectifs de mutualisation et de redistribution, de favoriser les classes aisées en diminuant leurs impôts et de centrer les aides de l’état sur les plus pauvres pour donner l’illusion qu’il fait dans le social.

De mon côté, ces jours-ci j’ai toutes les raisons de me satisfaire de notre modèle social. Suite à ma troisième cure de chimio mon bilan sanguin fait apparaître une baisse importante des globules blancs. Cette baisse peut s’avérer problématique en empêchant l’organisme de lutter contre les infections. Le médecin m’a alors prescrit l’injection d’un facteur de croissance favorisant la production de globules blancs par la moelle osseuse. La seringue coûte 1 124 euros. Elle est remboursée à 100 % par la sécurité sociale, comme les scanners, scintigraphies, tep, biopsies… que j’ai subis. Alors je suis content de notre modèle social et suis même prêt à un effort financier supplémentaire pour que chacun puisse en bénéficier quand il en a besoin. Les enjeux de santé publique, la politique sociale comme l’éducation et la recherche n’ont pas de prix mais ont un coût que chacun doit être prêt à assumer dans l’intérêt collectif.

Espérons qu’une société seulement constituée d’une somme d’intérêts individuels ne soit pas l’unique modèle qui nous soit proposé dans les années à venir et surtout comptons sur un sursaut de compréhension collective pour refuser une politique qui en favorisant des intérêts particuliers et corporatistes affaiblira inévitablement l’intérêt collectif et donc nous nuira.

argent

15 décembre 2008

Sarkhoudini

Et voilà le grand maître de l’illusion, le champion de l’escamotage, le roi des prestidigitateurs, j’ai nommé Sarkhoudini. D’un claquement de doigts, il fait disparaître l’honneur de la France derrière deux Airbus. Sans même l’aide d’une baguette magique, il est capable de faire disparaître impôts des plus riches. A l’aide de sa boîte magique, il découpe la fonction publique en morceaux et parvient à les volatiliser. Par l’entremise de quelques formules magiques (travailler plus pour gagner plus, on ne va quand même pas laisser des criminels dangereux en liberté, à ce que je sache le dimanche ne dure pas plus longtemps que le lundi...), il parvient à endormir plus de la moitié des habitants de ce pays.

Et enfin, le clou du spectacle, le grand numéro de disparition de l’opposition. Le grand maître hypnotise tout d’abord un certain nombre de futures victimes. Il les attire à lui et les subjugue à l’aide de sa poudre de perlimpinpin mystérieuse. Il parvient même à leur faire exécuter toutes sortes de tours savants. Ensuite, il déniche un vieux sortilège, que personne n’avait osé employer jusqu’à ce jour : Verbum tempus in acta refere.

Le concept en est assez simple. Il s’agit par le biais d’un sort agissant sur les radios et les télévisions de s’assurer que les ondes transmises soient filtrées pour ne laisser que celles favorables aux idées du guide suprême. Appliquant la formule concoctée par le Conseil Supérieur de l’Autocensure, mais jamais appliquée en dehors des périodes d’intense manipulation de l’opinion visant à renommer celui qui nous veut tant de bien, elle réserve 1/3 du temps d’exposition au Grand Chambellan et son équipe, 1/3 à ceux qui les soutiennent et 1/3 aux quelques opposants restants.

Cette magnifique formule est renforcée par deux sortilèges annexes. Le premier permet de ne compter dans aucune des catégories suscitées les innombrables interventions audiovisuelles du grand Timonier. A la fois chef du gouvernement, de l’UMP, des télés et radios publiques, ses interventions, dénuées de toutes arrières pensées, ne peuvent évidemment être comptabilisées dans un camp plutôt qu’un autre.

Mais raffinement suprême, le génie de l’opération consiste maintenant qu’il dirige l’audiovisuel à ne pas différencier la nature des opérations comptabilisées. Si par le plus grand des hasards, l’essentiel des sujets et des commentaires abordés pour l’opposition n’avaient pour fonction essentielle que de les critiquer, ils seraient néanmoins comptabilisés au crédit de leur temps de parole. Il est vrai que parfois ils ouvrent eux-mêmes en grand les portes de la critique. Imaginez que l’ensemble des commentaires liés au congrès de Reims seront comptés dans le quota de l’opposition. Il ne leur restera pas grand-chose pour exprimer leurs idées pour peu qu’ils en aient encore.

Trois années pleines à ce régime ! Il va falloir être diablement habille pour déboulonner la statue du thaumaturge lors de la convention quinquennale des enchanteurs de 2012.

Houdini

11 décembre 2008

La couleur du désespoir

Dans la chanson « (white Man) In Hammersmith Palais » des Clash en 1978, on trouve la phrase suivante qui m’a toujours marquée /

« If Adolf Hitler Flew In Today
They'd Send A Limousine Anyway » http://www.youtube.com/watch?v=DoPvITLtBng

30 ans après, elle reste malheureusement d’actualité. Je crois qu’aujourd’hui même si Adolf Hitler venait en visite en France, on lui enverrait la garde républicaine pour l’accueillir à l’aéroport. Pour peu qu’il ait auparavant susurré deux fois le mot Airbus, les portes de l’Elysée s’ouvriraient certainement en grand pour lui rendre les honneurs.

On peut se féliciter de compter parmi notre gouvernement un secrétariat aux droits de l’homme. L’idée était prometteuse et aurait pu témoigner d’un réel intérêt de nos responsables politiques pour cette cause essentielle.

Certes personne n’a été dupe des raisons de la nomination de Rama Yade à ce poste. Seuls les plus crédules ou les optimistes invétérés ont pu se laisser aller à imaginer quelques instants que cela n'avait aucun rapport avec la couleur de sa peau, son origine et son sexe. Je n’irai pas jusqu’à prétendre que son physique avantageux ait joué en sa faveur, mais en tout cas c’est une série de symboles plutôt que des compétences qui ont alors été choisies. Il en va de même évidemment pour Fadella Amara.

L’outrage de Kouchner, qui le jour même de l’anniversaire de la déclaration universelle des droits de l’homme, déclare avoir fait une erreur en souhaitant la création de ce secrétariat d’état constitue non seulement une goujaterie de la pire espèce mais surtout une forfaiture envers un des principaux symboles de notre société.

L’homme est trop intelligent pour avoir agi par hasard, ce qui accentue encore la gravité de ses paroles. Le French Doctor, parangon de l’action humanitaire flingue en direct un des principes fondateurs des sociétés civilisées. Exécuteur des bases œuvres de son nouveau mentor, il pousse la veulerie jusqu’au reniement complet de ce qui a pu faire sa dignité. Le peu de respect que je conservai pour lui s’est instantanément évanoui. J’ai souvent le tort de croire en une nature intrinsèquement bonne de l’être humain, mais le goût du pouvoir peut amener tellement bas qu’il doit être difficile de se regarder dans une glace le lendemain. Certes l’amour propre ne le reste jamais très longtemps, mais je pensais que la dignité prévalait encore sur toute chose.

Rama Yade ne semble pas dénuée d’intelligence. Elle a donc parfaitement compris les raisons de sa nomination et s’en est accommodée. Son largage en rase campagne ne doit pas la surprendre, c’est la loi du milieu. Quand on se compromet avec de tels mécréants, il faut être prêt à en assumer les conséquences. Jusqu’où supportera-t-elle les affronts ? Le panache voudrait qu’elle démissionnât, mais attendre d’être congédiée pourra lui valoir un statut de victime dont elle pourrait profiter. L’avenir nous dira de quelle nature est son engagement politique et personnel.

Forfaiture

10 décembre 2008

Le cirque : une activité artistique, corporelle et éducative

Chargée de promouvoir l’enseignement des Arts du cirque et d’en harmoniser la pédagogie la Fédération Française des Arts du Cirque, et ses écoles adhérentes, appréhendent cet Art à travers ses trois dimensions : artistique, éducatif et corporelle. Un triptyque complexe mais qui fait la richesse de cette activité comme l’explique Christophe Crampette, Président de cette Fédération et, également Directeur de l’école de Cirque de Lomme.

Les Arts du Cirque reposent sur un triple enjeu artistique, éducatif et corporel. Ces enjeux sont porteurs de contradiction mais vont rendre l’activité cirque à la fois riche et complexe. Une telle activité peut privilégier l’un ou l’autre de ces aspects mais elle prendra toute sa richesse et sa diversité si elle permet la réalisation simultanée des trois.

Acro-cirque ou circo-sport

Le cirque est une activité physique avec une dimension corporelle importante et des apprentissages moteurs mais n’est pas un sport car il n’est pas codifié et n’obéit pas, dans sa pratique, à des règles permettant une évaluation lors d’une confrontation avec, par exemple, des adversaires. C’est parce qu’il y a absence de codification que la relation à l’artistique est possible. La présence de règles fixant un cadre méthodologique nuirait à la notion de développement de l’imagination, de la créativité et de relation à l’artistique.

C’est important de le souligner parce qu’il y a souvent confusion entre une activité Cirque et une discipline sportive comme « l’acro-sport ». Lorsqu’il y a eu la réforme de l’enseignement de l’EPS au collège, il y a eu classement des disciplines en cinq grandes familles et dans une de ces familles ont été regroupées les disciplines d’expression : danse, cirque… Chaque professeur doit, une fois dans l’année, animer un cycle dans cette famille là. La majorité des professeurs en collège est issue du mouvement sportif, possède une culture du sport, de la compétition et une certaine vision du rapport au corps. Ces professeurs se sont donc trouvés démunis par rapport à cette cinquième famille pour laquelle ils ne savaient pas comment agir et sous quel angle la considérer. Ces professeurs ont trouvé dans le cirque un moyen d’action assez pratique puisqu’il offre un double avantage : il ressemble à des pratiques sportives qu’ils connaissent (rapport à la gym) et, en même temps, il apporte un côté ludique qui plaît aux élèves (jonglerie, pyramides humaines, acrobaties…) et qui permet de concevoir une activité différente. Dans beaucoup de collège, cette cinquième famille est donc initiée par le biais de « l’acro-sport » ou, plutôt, de ce que j’appelle le circo-sport. La pratique de l’activité cirque est réduite à sa simple dimension corporelle et à un apprentissage technique sur lequel on réintroduit une codification et même des éléments d’évaluation quantifiée.

Un Art avant tout

Limiter l’activité cirque à la performance corporelle qu’il induit, c’est dénaturer tous les enjeux que le cirque peut apporter dans les apprentissages. Nous insistons à la Fédération sur le fait que le Cirque est, avant tout, un art et non pas simplement une pratique corporelle. Lorsqu’une école adhère à la Fédération, elle adhère donc à l’objectif majeur de replacer les enjeux artistiques au cœur des apprentissages, sans, toutefois, nier les apprentissages physiques et moteurs. Il y a en effet besoin, à un moment donné, de maîtriser des techniques et de passer par des processus d’apprentissages corporels mais il faut absolument que la dimension du rapport à l’artistique soit première, centrale et présente tout au long des processus d’apprentissages.

Par exemple, dans l’école de cirque de Lomme que je dirige, je demande à mes enseignants que chaque séance comporte un temps consacré à un travail en relation avec l’artistique : cela peut être un travail de recherche, de présentation d’un travail, la rencontre avec un artiste, la présentation de spectacles, la lecture d’un article consacré au cirque… Dans le rapport du Cirque à l’artistique, deux axes principaux sont privilégiés : le développement de l’imagination et la recherche de la créativité. Le cirque permet également d’appréhender le rapport aux œuvres et aux artistes.

Enfin, troisième volet important : l’enjeu éducatif du cirque.

Ce volet vient perturber les schémas habituels et rend la situation très complexe. Le cirque est, fondamentalement, une activité inutile dans le sens où il ne répond à aucun des besoins tels que défini dans la pyramide éponyme. Cette pyramide démarre des besoins existentiels : manger, boire, dormir, se reproduire. Ensuite, vient le besoin de sécurité, puis celui d’entretenir des rapports sociaux, puis le besoin du développement personnel et, enfin, tout en haut de la pyramide, quand on a satisfait à tous les besoins précédents, vient la satisfaction, le plaisir, le dépassement de soi.

Dans l’activité cirque l’individu est placé tout en bas de la pyramide, dans une situation d’insécurité. Il va rencontrer une activité pour laquelle il n’est pas fait a priori. Il n’y a aucun geste du cirque que l’on sache faire naturellement. Il y a obligatoirement apprentissage : marcher sur un fil n’est pas naturel, ne sert à rien, jongler également etc. L’individu est, d’emblée, en situation d’échec : toute personne qui commence à pratiquer le cirque se rend compte qu’elle ne sait pas faire. Il n’y a pas de réussite spontanée. L’individu est donc face à un problème qui n’a de sens que par le défi qu’il se lance lui-même pour le résoudre. Ceci revient à inventer un problème pour le simple désir d’avoir à le résoudre.

C’est donc une activité gratuite qui est, a priori, inutile mais qui va, en fait, par les valeurs qu’elle véhicule, nous permettre de travailler sur des comportements et le développement des personnes. Nous allons développer un goût de l’effort volontaire, travailler sur le dépassement de soi et la socialisation parce que certaines activités amènent à travailler avec d’autres. Par exemple, l’activité portée, c’est porter et être porté. Quand je suis porté, de mon attitude par rapport à l’autre dépend ma sécurité (si je fais mal à mon porteur, il bouge, s’il bouge, je peux tomber…). Ce sera, ensuite à moi de porter et d’assurer la sécurité d’autrui, etc. Cela permet de développer des rapports sociaux intéressants, d’autant que, dans l’acrobatie portée, les individus sont amenés à travailler dans un rapport physique proche. J’ai souvent remarqué que cette activité fonctionnait de façon formidable avec des publics en difficulté : en prison, dans les collèges situés dans des zones de violence… Cette activité va les obliger à travailler ensemble sans qu’ils en aient conscience et sans que cela leur demande un effort de comportement. Cela induit naturellement des modifications de comportement des individus parce qu’ils ont travaillé ensemble et qu’ils sont parvenus à une réussite collective.

L’activité cirque amène également à travailler sur la prise de risque : faire du cirque c’est prendre des risques, c’est prendre conscience, par exemple, que l’on peut tomber. Et ce qui est important ce n’est pas la chute mais de comprendre pourquoi on est tombé et donc de construire des stratégies pour ne plus tomber, pour assurer sa sécurité.

Ces trois dimensions de l’activité cirque et les comportements qu’elles induisent rendent complexe la pratique et l’enseignement de cet Art. En effet, les enseignants prennent très vite conscience de la richesse que peut apporter cette activité cirque et sont très demandeurs de cet aspect comportemental transversal : l’enfant qui fourni un effort peut réinvestir ce goût de l’effort ou ce désir de dépassement de soi-même sur des apprentissages plus cognitifs. Le danger c’est qu’à un moment donné le rapport à l’éducatif prenne trop de place et nuise à l’artistique : une deuxième dérive du cirque possible, après le « tout corporel » est le « tout éducatif ».

A la Fédération et dans nos écoles, nous nous efforçons donc de développer les arts du cirque à travers ses trois dimensions : corporelle, parce que la maîtrise des techniques est fondamentale et qu’elle va permettre l’accès à la création et à l’imagination ; artistique, la démarche artistique étant première dans les apprentissages car sinon elle devient un simple habillage en fin de cycle, une approche esthétique plutôt que créative et l’éducatif qui est transversal aux apprentissages et qui permet des apports comportementaux particuliers et sur lesquels il est important de s’appuyer.

Explications recueillies par Marie-France Rachédi

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8 décembre 2008

Le bon sens

La référence au bon sens comme justification de leurs prises de position revient fréquemment dans l’argumentaire de nos dirigeants actuels. A cours d’arguments sérieux ou à défaut de pouvoir exposer leurs motivations réelles, elle constitue souvent un viatique permettant d’imposer ses choix tout en esquivant le débat. Puisqu’il s’agit de « bon sens », s’y opposer relèverait donc de déraison ou d’une volonté pernicieuse de souhaiter le « mal ».

Ainsi, pour Rachida Dati, indiquer que l’incarcération de mineurs de 12 ans relevait pour elle d’une mesure de bon sens, lui permet de ne pas permettre l’ouverture d’un débat. Quiconque s’y opposerait passerait immédiatement pour un contempteur des futures victimes, pour un apologue de la délinquance juvénile, voire même pour un dangereux sympathisant des terroristes de l’ultra gauche souhaitant la terrible destruction de nos caténaires. Nul besoin de s’interroger sur la nature même de l’incarcération, encore moins sur la faillite d’une société incapable de pallier aux insuffisances éducatives liées à la détresse sociale de familles déstructurées, il suffit au nom du « bon sens » d’exclure de la société ces éléments gênants pour voir disparaître le problème. Nos lois étant bien faites, on les retrouvera quelques années plus tard, multirécidivistes soumis aux peines planchers et sans doute même enfermés à vie à l’issue de leur détention dans des centres de sureté en raison du risque élevé de récidive. Nous nous serons alors débarrassés du problème. Nos prisons compteront 200 000 détenus et continueront leur croissance pour accueillir les nouveaux délinquants : intellectuels, journalistes, enseignants qui malgré la bonne volonté du gouvernement ne parviendront pas à comprendre que le « bon sens » leur enjoint de chanter en cœur le dithyrambe à la gloire de Sarkodionysos (dieu de la vigne, du vin et de ses excès).

Il est d’ailleurs intéressant de constater que les penseurs ne partagent pas tous la même vision du bon sens.

Descartes assimile le bon sens à la raison présente en tout être humain, en cela qu’elle lui permet de distinguer le bien du mal. On peut lire ceci dans le Discours de la méthode :

Le bon sens est la chose du monde la mieux partagée; car chacun pense en être si bien pourvu que ceux même qui sont les plus difficiles à contenter en toute autre chose n'ont point coutume d'en désirer plus qu'ils en ont. En quoi il n'est pas vraisemblable que tous se trompent; mais plutôt cela témoigne que la puissance de bien juger et distinguer le vrai d'avec le faux, qui est proprement ce qu'on nomme le bon sens ou la raison, est naturellement égale en tous les hommes; et ainsi que la diversité de nos opinions ne vient pas de ce que les uns sont plus raisonnables que les autres, mais seulement de ce que nous conduisons nos pensées par diverses voies, et ne considérons pas les mêmes choses. Car ce n'est pas assez d'avoir l'esprit bon, mais le principal est de l'appliquer bien.

Ainsi, à partir d’une universalité de la raison partagée par tous les hommes, au-delà d’ailleurs des cultures et des civilisations, Descartes nous dit fatalement que la raison du plus grand nombre est toujours la meilleure. D’un grand idéalisme, cette vision est séduisante, malheureusement l’histoire semble s’acharner à la contrecarrer. Gardons là comme un idéal et une perspective que nous espérons atteindre un jour.

L’approche de Bourdieu est radicalement différente. On retrouve d’ailleurs ici le pragmatisme qui sépare le philosophe du sociologue dans son analyse des comportements humains.

Bourdieu nous parle d’un sens pratique généré par l’habitus (ensemble des dispositions, schèmes d’action ou de perception que l’individu acquiert à travers son expérience sociale) et par là même directement influencé par les expériences singulières vécues par l’individu. Faisant partie d’un ensemble d’individus socialisé dans des conditions similaires, il semble probable que le sens pratique alors généré soit partagé par le plus grand nombre. Par contre cette hypothèse bat immédiatement en brèche l’idée d’une universalité du « bon sens » car directement corrélée à l’environnement et aux conditions de la socialisation. Bourdieu associe finalement le sens commun à un ensemble d’évidences immédiates et souvent illusoires.

Alors l’emprisonnement des enfants de 12 ans relève-t-il du bon sens car il est souhaité par une majorité des français ou constitue-t-il une réponse immédiate et illusoire à un problème complexe ?

Je laisse à chacun la responsabilité de ses opinions.

Bon_sens

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Christophe Crampette
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