Trahison
On a beaucoup parlé ces derniers temps des trahisons de Besson ou de Kouchner, passés des idéaux socialistes aux sirènes dorées du sarkozisme.
Certes ils ont bien volontiers cédé au chant des sirènes, mais ont-ils pour autant vendu leur âme au diable ? La damnation de Faust les guetterait-elle sitôt leur forfait accompli ?
Non, car il faudrait pour celà qu'ils aient des convictions et une morale.
Une part non négligeable de nos hommes politiques n'est pas attachée à des idées ou des idéologies qui vaudraient la peine de mourir l'urne à la main, mais est surtout préoccuppée par une carrière et des postes qui garantissent l'illusion d'un pouvoir qu'ils sont amenés à partager. La doctrine importe moins que le poste. L'ambition l'emporte sur l'amour propre.
Besson fait partie de cette catégorie. Il n'a rien trahi, car il n'a pas de convictions. Socialiste, il écrivait un pamphlet contre Sarkozy, ministre d'ouverture, il a joué le rôle du bon élève plus à droite que ses confrères. Le voici aujourd'hui ministre de l'identité nationale et de l'immigration, montrant plus de zèle dans la fonction que Brice Hortefeux lui-même. Nul doute que si demain les culs de jatte arrivaient au pouvoir, il manierait les béquilles mieux que quiconque. La morale ne vaut que si le pouvoir l'accompagne.
Beaucoup sont comme lui, simplement leurs voltes-face sont moins visibles car elles restent généralement dans le même camp. Homme politique est pour eux un métier. Ils l'exercent au mieux de leur intérêt. C'est comme un commercial, qui changeant de marque de voiture la défendra avec le même zèle qu'il mettait à dénigrer ce même modèle précédemment. Qu'importe l'vresse, pourvu qu'on ait le flacon.
Alors il ne faut pas dénigrer M. Besson et ses congénères qui sont fidèles à une ligne de conduite guidée par leurs intérêts, mais on peut tout de même les mépriser pour le peu de cas qu'ils font de leur honneur.
Je suis fier d'être idéaliste, c'est sans doute pour celà que je n'ai pas fait de politique.